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23 Septembre 2016
Cela fait plusieurs années que je dénonce les liens suspects ou avérés de plusieurs commissaires européens, soit avec les services d’influence américains, soit avec des lobbys en tout genre et en particulier bancaires et industriels, soit carrément avec la pègre internationale et le crime organisé.
C’est notamment le cas dans ma conférence « Qui gouverne la France ? », disponible en ligne dans une version enregistrée il y a 3 ans.
Dans cette conférence, je m’étais plus spécialement attardé sur le cas de Neelie Kroes, commissaire européenne de nationalité néerlandaise. Elle fut en charge de la Concurrence au sein de la Commission européenne Barroso 1 et elle s’était opposée – victorieusement – au décret sur le patriotisme économique que Dominique de Villepin avait souhaité prendre suite à l’affaire Arcelor Mittal.
Il y a 11 ans, le 14 septembre 2005, Mme Kroes avait fait plier Jacques Chirac et le gouvernement français théoriquement souverain en imposant la cession de notre sidérurgie à des intérêts anglo-indiens et l’avait justifié en ces termes :
« Confrontés à l’insécurité et à une perte de confiance collective, certains politiques sont prompts à rechercher des politiques régressives de repli sur soi. Ils veulent protéger des champions et des marques nationaux – ou même européens – des assauts du marché mondial pour relancer les canards boiteux de l’industrie. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants face à la résurgence actuelle de la rhétorique protectionniste. Le risque est à la fois réel et urgent. » (Dépêche AFP du 14 septembre 2005)
Dans ma conférence, j’avais souligné les fréquentations criminelles de cette dame, élue par personne et ayant plus de pouvoir que le Premier ministre et même que le président de la République française.
J’avais aussi informé mes auditoires que la presse néerlandaise avait révélé plusieurs scandales concernant Neelie Kroes en mai – juin 2006 :
Photo prise vers 2004 : Neelie Kroes, en couple avec le mafieux Jan-Dirk Paarlberg, membre de de l’organisation criminelle de Willem Holleeder, spécialisée dans les extorsions de fonds, les faux et usages de faux, les enlèvements et le blanchiment d’argent sale.
Article du journal Libération du 11 mai 2006. L’ultra-européiste – et assez imprévisible – journaliste Jean Quatremer fut l’un des très rares journalistes français à informer le public de notre pays du scandale des liens de la vice-présidente de la Commission européenne avec le mafieux Paarlberg et de sa dissimulation sur l’acquisition d’immeubles de bureaux dans des conditions suspectes.
Le lecteur pourra retrouver l’extrait de ma conférence correspondant à ce passage spécifique ici.
Comme on le sait, cinq mois après les « Panama papers », le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont eu accès à de nouveaux documents confidentiels sur le monde opaque des paradis fiscaux : les « Bahamas Leaks ».
Ces documents obtenus par le journal allemand « Süddeutsche Zeitung » portent sur 175 480 structures offshore enregistrées aux Bahamas entre 1959 et 2016. Ils dressent l’équivalent d’un « registre du commerce » pour ce paradis fiscal opaque, levant le voile sur l’identité des administrateurs de certaines de ces sociétés, jusque-là anonymes.
Ce que l’on a appris le 21 septembre 2016, suite à des révélations faites par le journal allemand Süddeutsche Zeitung, c’est que le cas de Neelie Kroes a rebondi avec l’affaire des « Bahamas Leaks ».
Confondue par des documents, l’ancienne commissaire à la concurrence, après avoir nié dans un premier temps, a fini par reconnaître avoir été directrice d’une société off-shore aux Bahamas pendant son mandat européen.
Non seulement, détenir de telles fonctions est strictement interdit pour un Commissaire européen, selon le droit communautaire, mais nul n’ignore que de nombreuses sociétés enregistrées aux Bahamas sont des sociétés-écrans pour organiser de l’évasion fiscale frauduleuse ou du blanchiment d’argent sale.
Comme tous les médias du 22 septembre 2016, le site « Les Échos.fr » titre sur « le scandale qui éclabousse l’ex-commissaire européenne Neelie Kroes ». Mais, comme tous les médias, il omet de rappeler le parcours ponctué de scandales de Mme Kroes et omet aussi de rappeler comment elle avait fait plier Jacques Chirac et Dominique de Villepin en septembre 2005.
Ainsi donc, l’étau se resserre un peu sur cette femme, dont les liens avec la pègre internationale se précisent, même si elle est à l’évidence protégée par des forces très puissantes.
Pour l’anecdote – mais ce n’en est pas tout à fait une – Neelie Kroes n’est plus Commissaire européen aujourd’hui, après l’avoir été pendant dix ans.
Avant d’entrer à la Commission européenne en 2004, Mme Kroes était membre du conseil d’administration d’une quarantaine de grands groupes financiers, industriels ou militaires, essentiellement américains, et notamment :
– McDonald’s (lobby agro-industriel américain)
– Lucent Technologies (lobby militaire américain)
– Lockheed Martin (lobby militaire américain)
– Price WaterHouse Coopers (cabinet de conseil américain, souvent soupçonné d’avoir des liens avec la communauté du renseignement, et notamment la CIA)
Après avoir quitté la Commission Européenne, Neelie Kroes (aujourd’hui âgée de 75 ans) continue d’exercer des activités de lobbying pour des intérêts principalement américains :
À 75 ans, Neelie Kroes continue d’être rémunérée comme salariée par la Bank of America et continue de toucher des jetons de présence dans plusieurs conseils d’administration d’entreprises américaines. Quels éminents services a-t-elle donc pu rendre pour qu’elle bénéficie d’un traitement aussi exceptionnel ?
Neelie Kroes est une personnalité extrêmement sulfureuse, dont la vie aura été marquée :
– par la multiplicité invraisemblable des activités rémunérées dans de très nombreux groupes financiers ou industriels américains,
– par ses liens avérés avec le milieu du crime organisé,
– par ses mensonges avoués et inavoués,
– par sa participation à des activités bancaires hautement suspectes dans des paradis fiscaux,
– et par sa proximité plus que probable avec les services d’influence et de renseignements américains.
Or, ce pedigree ahurissant n’a pas empêché cette femme de devenir, pendant dix ans, une puissante vice-présidente de la Commission européenne sous le président Barroso – lui-même englué dans un scandale de pantouflage auprès de la banque américaine Goldman Sachs.
Il est même quasi-certain que c’est précisément ce pedigree qui a amené le gouvernement néerlandais à la nommer Commissaire européenne en 2004, puis de nouveau en 2014. Probablement sous l’effet de forces puissantes sur lesquelles on aimerait avoir des précisions..
Il faut appeler un chat un chat : même si elle n’a pas été formellement condamnée par la justice jusqu’à présent, Neelie Kroes est probablement une criminelle en col blanc, et une femme corrompue qui a servi pendant des années, comme agent des services américains, au sein des institutions européennes.
Comme dans toutes les dictatures, les cercles dirigeants de la prétendue « construction européenne » sont devenus un repère de mafieux, de corrompus et de traîtres.
François ASSELINEAU
22 septembre 2016
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